Le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a lancé un appel ferme à la souveraineté nationale et à la solidarité régionale, à l’occasion de l’installation officielle du Conseil consultatif de la Refondation (CCR), samedi 28 juin à Niamey. Devant un auditoire composé de représentants politiques, diplomatiques, coutumiers et religieux, Zeine a souligné que ce nouvel organe s’inscrit dans une démarche politique fondée sur les réalités et les valeurs propres au Niger, rompant avec les schémas imposés de l’extérieur. « Le CCR incarne notre volonté de construire une démocratie enracinée dans notre culture », a-t-il affirmé, en référence aux réformes similaires menées au Mali et au Burkina Faso.
Il a salué l’harmonisation institutionnelle au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), y voyant une réponse assumée à l’héritage néocolonial. « Nos peuples ont dit non à la récolonisation du Sahel. Ils ont soutenu leurs armées, défendu leur souveraineté et restauré leur dignité », a lancé le chef du gouvernement, rendant hommage aux dirigeants maliens, burkinabè et nigériens.
Sur le plan géopolitique, Zeine a dénoncé les ingérences étrangères et les manœuvres visant à maintenir la région sahélienne dans l’instabilité pour mieux exploiter ses ressources. « Le droit international ne doit plus être bafoué, et la loi du plus fort ne saurait régner », a-t-il prévenu, appelant à une diplomatie régionale fondée sur le respect, la paix et le développement équitable.
Il a exhorté les membres du CCR à porter cette vision au-delà des frontières, en défendant une coopération basée sur l’égalité des peuples. « Vous êtes les garants d’une mission cruciale. Votre engagement patriotique est un atout majeur pour faire avancer notre transition », leur a-t-il lancé.
Le Conseil consultatif de la Refondation, prévu par la Charte adoptée le 26 mars 2025, est une instance appelée à formuler des avis sur les grandes orientations du pays. Son entrée en fonction marque une étape déterminante dans la refondation politique voulue par les autorités nigériennes.
