À Rabat, l’Afrique revendique une croissance souveraine et durable

La Global Growth Conference 2025 (GGC), relancée après plusieurs années d’interruption, s’est ouverte à Rabat avec pour ambition claire : repositionner l’Afrique au cœur de l’économie mondiale. Autour du thème « Financer la croissance, façonner la transition énergétique », plus de 600 participants de 50 pays débattent de modèles économiques adaptés aux réalités africaines.

Le ministre marocain Younes Sekkouri a plaidé pour une croissance inclusive, rompant avec les dogmes du consensus de Washington. Il a insisté sur l’intégration des PME, des politiques fiscales novatrices et la lutte contre la corruption. L’ex-Première ministre sénégalaise, Aminata Touré, a souligné l’enjeu crucial de l’inclusion des femmes, de l’économie informelle et de la modernisation de l’agriculture, dénonçant au passage les pertes colossales causées par la corruption au Sénégal.

Le Congolais Daniel Mukoko Samba a défendu une souveraineté coopérative, à travers des projets comme le « corridor vert » porté par la RDC, pendant qu’Ibrahim Matola, ministre de l’Énergie du Malawi, appelait à une meilleure coordination énergétique régionale. Chakib Alj, président de la CGEM, a pour sa part rappelé que 60 % du potentiel mondial en énergies renouvelables se trouve en Afrique, tout en évoquant l’urgence d’une réforme du Code du travail face à l’émergence de l’intelligence artificielle.

L’appel à un investissement privé fort a été lancé par Yasser Sobhi, vice-ministre égyptien des Finances, qui y voit un levier de compétitivité. Quant à la France, par la voix de Ludovic Pouille, elle dit vouloir renforcer un partenariat euro-africain équilibré, misant sur l’éducation, la santé et l’énergie.

Cette édition 2025, portée par l’Institut Amadeus et soutenue par la vision du Roi Mohammed VI, veut imposer un nouveau récit : celui d’une Afrique qui refuse l’assistanat, bâtit ses propres trajectoires de développement et mise sur ses ressources et talents pour façonner une mondialisation plus équitable.

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