Les Démocrates en deuil : requiem pour des mécènes démasqués

Mesdames et messieurs, sortez vos mouchoirs, préparez les violons et allumez une bougie en l’honneur de la tragédie nationale qui secoue nos chers amis du parti Les Démocrates de Boni Yayi. Ils pleurent. Mais ils ne pleurent pas la démocratie, non. Ils ne pleurent pas la République. Ils pleurent des bienfaiteurs longtemps tapis dans l’ombre, des mécènes discrets qui, contre toute attente, viennent de se voir démasqués en plein jour.
Car oui, après un procès public et retentissant, après que la justice ait mis à nu les dessous d’un projet de coup d’État cousu de fil blanc, voici que nos chers gardiens autoproclamés des libertés sortent du bois avec un communiqué d’une indignation feinte, comme s’ils venaient de découvrir avec effroi que la République est méchante et que la justice ose juger des gens coupables… de crimes. Quelle audace !

Un soutien silencieux… qui finit par hurler

Remontons un peu le fil de l’histoire. Quand les accusations de complot contre la sûreté de l’État ont éclaté, Les Démocrates étaient bien silencieux. Aucun mot, aucun tweet rageur, aucune déclaration scandalisée sur une prétendue “dérive autoritaire”. Non, ils attendaient. Ils observaient. Ils jaugeaient le vent, comme à leur habitude. Mais voilà que le verdict tombe, et soudain, ils se découvrent un devoir sacré : hurler à l’injustice après la bataille.
On les comprend. Ce n’est pas tous les jours qu’on perd des alliés secrets, des financiers cachés, des “passeurs de mallettes” que l’on croyait intouchables. Il faut bien crier un peu, histoire de noyer l’embarras.

Boko & Niéri : un duo de mécènes tombés du placard

Soyons sérieux une seconde. Si Oswald Homéky et consorts n’avaient été que de simples militants engagés dans la “Dynamique OB 26”, aurions-nous vu ce communiqué si véhément ? Si Roch Niéri et Olivier Boko n’avaient pas été des généreux bienfaiteurs œuvrant dans l’ombre pour une hypothétique révision du Code électoral, aurait-on senti ce vent de panique chez Les Démocrates ?
Car enfin, soyons francs : ce n’est pas la justice qu’ils pleurent, mais leurs espoirs enterrés. Cette fameuse révision du Code électoral qui aurait pu, qui sait, leur offrir une chance de rebattre les cartes en 2026… Mais avec deux de leurs bailleurs indirects envoyés dans les oubliettes de la République, voilà le plan qui s’effondre.

Un secret de polichinelle éventé

Longtemps, on a entendu ici et là des murmures sur des soutiens occultes, des alliances de couloir, des “grands-frères” bienveillants qui, mine de rien, finançaient certaines ambitions. Mais ce qui relevait du secret de polichinelle est désormais officiel : derrière la vitrine du combat démocratique, des accointances avec les hommes d’affaires en disgrâce.
Et là, un détail pique particulièrement la curiosité. Le signataire du communiqué, Guy Mitokpè, était assis dans la salle d’audience tout au long du procès. Un simple hasard ? Certainement pas. Cette présence et cette posture publique interrogent : s’agit-il d’un cri du cœur personnel ou d’une prise de position officielle du parti ? Les Démocrates ont-ils vraiment tous signé pour pleurer les malheurs d’Olivier Boko et Roch Niéri ?

Et maintenant ?

Il ne reste plus qu’à observer la suite du spectacle. Car au-delà des larmes et des cris d’orfraie, la réalité est implacable : Les Démocrates viennent de perdre deux soutiens-clés, et il leur faudra bien trouver une nouvelle stratégie… ou de nouveaux mécènes.
À moins que, par un miracle que seule la politique sait produire, ils ne finissent par adopter une position plus cohérente : celle d’un parti qui défend les institutions plutôt que ceux qui cherchent à les renverser.
Mais ça, c’est une autre histoire… et elle n’est pas près d’être écrite.

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