La crise en Géorgie pourrait se renforcer ce samedi 14 décembre avec l’élection de Mikheïl Kavelachvili, ancien footballeur d’extrême droite, à la présidence. Ce dernier, loyal au gouvernement, est contesté par une vague de manifestations pro-européennes.
Un rassemblement est prévu devant le Parlement, où un collège électoral contrôlé par le parti au pouvoir doit l’élire, un vote boycotté par l’opposition. Mikheïl Kavelachvili est le seul candidat, l’opposition ayant refusé de siéger au Parlement après les élections législatives d’octobre.
Depuis ces élections, la Géorgie traverse une période troublée, notamment après la suspension des négociations d’adhésion à l’UE jusqu’en 2028. À Tbilissi, des milliers de personnes manifestent chaque soir devant le Parlement, dénonçant la fraude électorale et l’éloignement du pays de la voie européenne.
La présidente actuelle, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, a déclaré qu’elle ne céderait pas son mandat tant que de nouvelles législatives n’auraient pas été organisées. Elle a qualifié la désignation de Kavelachvili de « parodie », estimant qu’elle serait anticonstitutionnelle et illégitime.
Les manifestations, qui avaient commencé avec des affrontements violents, se sont calmées, mais plus de 400 manifestants ont été interpellés, dont certains pour des infractions pénales.
Les États-Unis ont annoncé l’interdiction de visa pour une vingtaine de responsables géorgiens accusés de « saper la démocratie ». La légitimité de Kavelachvili est déjà remise en question par des experts en droit constitutionnel, la validation des mandats parlementaires ayant été faite en violation de la loi.
« La Géorgie traverse une crise constitutionnelle sans précédent », a déclaré Vakhtang Khmaladzé, l’un des auteurs de la Constitution géorgienne.