Le Maroc s’apprête à marquer un tournant important en soutenant la résolution de l’ONU visant à instaurer un moratoire mondial sur la peine de mort. Ce vote, prévu pour ce mois de décembre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, constitue une évolution notable de la politique marocaine sur cette question.
Lors d’une séance parlementaire, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé que le Royaume soutiendrait cette 10e résolution, un changement majeur par rapport aux neuf précédentes, où le Maroc avait choisi de s’abstenir. Le ministre a souligné que cette décision reflète l’engagement du Maroc à protéger le droit à la vie, conformément à l’article 20 de la Constitution marocaine, qui stipule que « le droit à la vie est le premier droit de tout être humain, et la loi protège ce droit ».
Répondant aux questions des partis de l’opposition et de la majorité, Abdellatif Ouahbi a qualifié cette position de « décision historique », précisant qu’elle s’inscrit dans l’évolution du pays en matière de droits de l’homme. Le soutien à cette résolution vise à positionner le Maroc comme un acteur progressiste en matière de justice humaine, tout en respectant ses particularités culturelles et sociales.
Le Maroc applique depuis 1993 un moratoire de fait sur les exécutions, affirmant ainsi son attachement à la protection de la vie humaine. Selon Abdellatif Ouahbi, en soutenant cette résolution, le Maroc réaffirme son alignement avec les principes universels des droits humains.
Cette décision intervient dans un contexte plus large de réformes. En octobre dernier, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait recommandé au gouvernement marocain d’adopter une position conforme aux standards internationaux sur la peine de mort, en appelant à la ratification du Protocole OP2, conformément à l’article 20 de la Constitution de 2011.