La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a marqué un tournant historique en réussissant une émission obligataire internationale d’un milliard d’euros sur une maturité de 15 ans. L’annonce a été faite jeudi 9 octobre à travers un communiqué de l’institution.
L’opération, saluée comme une réussite majeure, a suscité un vif engouement des investisseurs, aboutissant à un carnet d’ordres record de 2,7 milliards d’euros. Cette forte demande a permis de resserrer le spread de 35 points de base, pour un coupon compétitif fixé à 6,25 %.
Selon la BOAD, ce succès reflète la confiance du marché international dans la solidité de sa signature et dans les perspectives économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La répartition des souscripteurs témoigne d’une forte présence du marché européen, dominé par les investisseurs britanniques et irlandais (49 %), suivis par la région DACH (23 %), les États-Unis (13 %), le reste de l’Europe (10 %), le Moyen-Orient (4 %) et l’Asie (1 %).
Par catégorie, les gestionnaires d’actifs concentrent 74 % de l’allocation, les hedge funds 14 %, les banques et banques privées 7 %, les fonds de pension et d’assurance 3 %, et les banques centrales 1 %.
Cette émission constitue un jalon important dans l’histoire des banques multilatérales de développement africaines : il s’agit de la plus longue obligation en euros jamais émise par une institution de ce type sur le continent. Les fonds mobilisés serviront à financer des projets structurants et prioritaires au sein de l’UEMOA, notamment dans les infrastructures et les secteurs porteurs de croissance durable.
Le président de la BOAD, Serge Ekué, a salué une opération « plus qu’un succès financier », y voyant « une reconnaissance de la crédibilité de la BOAD et un encouragement à repousser les frontières du possible ». Il a remercié le syndicat des banques partenaires (BNP Paribas, JP Morgan, Natixis et SMBC) ainsi que les conseils juridiques et les actionnaires pour leur appui à cette transaction jugée stratégique pour le développement à long terme des économies ouest-africaines.



