Soins dentaires : précisions du Québec sur sa directive

Les Québécois recevant des soins dentaires de dentistes salariés ne pourront pas profiter du programme fédéral. Seuls les dentistes indépendants au sein du réseau de la santé auront cette possibilité, a indiqué mercredi le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Dans certains hôpitaux, comme le CHU Sainte-Justine et le CHUM, les dentistes sont majoritairement travailleurs autonomes, ce qui leur permettra de faire des réclamations au nom de leurs patients. En revanche, ceux traités par des dentistes salariés ne pourront pas bénéficier de ce programme.

Cette situation a surpris plusieurs établissements de santé, comme en témoigne une affiche récente au CHUM précisant que leur clinique n’était pas habilitée à fournir ce programme. Le MSSS prévoit d’envoyer une clarification à tous les établissements de santé dans les jours à venir.

Critiques d’Ottawa

Matthew Kronberg, attaché de presse du ministre de la Santé du Canada, a qualifié cette position de « profondément inquiétante » et d’« irresponsable », estimant qu’elle pénalise les citoyens du Québec qui ont besoin de ces services. Le gouvernement du Québec considère le programme fédéral comme une ingérence dans ses compétences en matière de santé, interdisant ainsi son application dans ses établissements, bien que les patients des cliniques privées y aient accès.

Cette directive a suscité une vive opposition de la part de nombreux dentistes au Québec. Le gouvernement de François Legault souhaite se retirer du programme fédéral tout en demandant une compensation pour renforcer ses propres programmes, les négociations avec Ottawa étant en cours. Ottawa est disposé à retirer le Québec du programme si celui-ci offre un niveau de soins équivalent, mais jusqu’à présent, le Québec n’a pas proposé de solutions concrètes.

Demandes d’enquête par Québec solidaire

Québec solidaire a appelé le Protecteur du citoyen et la Commission des droits de la personne à enquêter sur cette directive. La députée Christine Labrie a exprimé son choc et craint que cette situation entraîne de la discrimination dans l’accès aux soins, nuisant à la santé de nombreux citoyens. Bien qu’elle soutienne que le Québec devrait établir son propre régime, elle insiste pour que les citoyens puissent bénéficier du programme fédéral jusqu’à ce qu’un nouvel accord soit atteint.

Le NPD a également exprimé sa préoccupation face à cette directive, appelant le gouvernement de Justin Trudeau à intervenir. Alexandre Boulerice a dénoncé cette situation en affirmant qu’il était inacceptable de priver des individus de l’accès à des soins dentaires en raison de leur lieu de traitement.

Le Régime canadien de soins dentaires, lancé le 1er mai, vise à offrir une couverture dentaire aux Canadiens dont le revenu familial net est inférieur à 90 000 $ et qui n’ont pas d’assurance dentaire. Ce régime s’applique actuellement aux aînés, aux enfants et aux personnes handicapées, avec des extensions prévues pour d’autres groupes d’âge dans les mois à venir.

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