Après de longues attentes et spéculations, le gouvernement Suminwa II a été dévoilé dans la nuit du 7 au 8 août 2025. Cette nouvelle équipe, bien plus resserrée que la précédente, marque un profond remaniement au sein de l’exécutif congolais, avec plusieurs changements notables, dont l’entrée de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito à la tête de la vice-primature en charge du Budget.
Cette nomination attire particulièrement l’attention, tant elle symbolise une recomposition des équilibres politiques autour du chef de l’État Félix Tshisekedi. En revanche, le camp de Martin Fayulu reste toujours absent de la nouvelle configuration gouvernementale.
Dirigée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, la nouvelle équipe comprend 54 membres répartis entre vice-premiers ministres, ministres d’État, ministres, ministres délégués et vice-ministres. Le resserrement est net comparé au gouvernement précédent, traduisant la volonté de rationaliser l’action publique.
Parmi les principales figures nommées :
- Jacquemain Shabani à l’Intérieur,
- Jean-Pierre Bemba Gombo au Transport,
- Guy Kabombo Mwadiamvita à la Défense,
- Mukoko Samba à l’Économie,
- Guylain Nyembo au Plan,
- Ève Bazaiba aux Affaires sociales,
- Guillaume Ngefa à la Justice,
- Patrick Muyaya conserve la Communication,
- Marie Niange Ndambo à l’Environnement.
Plusieurs femmes font également leur entrée ou sont reconduites, notamment Marie-Thérèse Sombo Ayane Safi à l’Enseignement supérieur et à la Recherche scientifique, Yolande Elebe à la Culture et aux Arts, Julie Mbuyi Shiku au Portefeuille et Micheline Ombahe Kalama au Genre.
L’arrivée d’Adolphe Muzito, ancien Premier ministre et opposant notable, en tant que vice-premier ministre chargé du Budget, est perçue comme un geste politique fort. Elle pourrait augurer d’une volonté d’ouverture, même si plusieurs figures de l’opposition continuent de dénoncer leur mise à l’écart. Le camp Fayulu, par exemple, reste complètement absent du nouveau gouvernement.
Le gouvernement Suminwa II devra rapidement faire ses preuves face aux défis sociaux, sécuritaires et économiques qui minent la République Démocratique du Congo. La population, confrontée à une inflation persistante, des conflits armés dans l’Est et une demande croissante de services sociaux de base, attend des réponses concrètes.