Après trois jours d’une lutte acharnée contre un incendie hors normes, les autorités françaises ont annoncé jeudi soir que le feu ayant ravagé l’Aude est désormais « fixé ». Cela signifie qu’il ne progresse plus, mais reste actif sur plusieurs zones, avec un risque élevé de reprise.
Un périmètre encore sous haute vigilance
Sur les 90 kilomètres concernés, des points chauds subsistent, selon les autorités. Cinq zones particulièrement à risque ont été identifiées lors d’un survol en hélicoptère. Le préfet de l’Aude, Christian Pouget, a rappelé vendredi matin que la situation restait délicate, d’autant que la canicule attendue dès samedi 5avec des températures jusqu’à 40 °C) combinée au retour du vent pourrait raviver les flammes.
Bilan humain et matériel lourd
Le bilan humain fait état d’une femme de 65 ans décédée et de 18 blessés, dont 16 sapeurs-pompiers. Trois pompiers ont été victimes d’un accident lors du renversement de leur véhicule, l’un d’eux reste hospitalisé dans un état stable à Toulouse.
Les dégâts matériels sont considérables :
- 16 000 hectares de végétation brûlés
- 36 habitations détruites ou endommagées
- 54 véhicules calcinés
- 2 000 personnes évacuées, dont certaines toujours sans solution de retour
- 1 300 foyers encore privés d’électricité
Mobilisation exceptionnelle
Face à l’ampleur de la catastrophe, les moyens engagés sont colossaux :
- 1 850 sapeurs-pompiers
- 600 véhicules
- Unités de génie civil
- Moyens aériens, temporairement suspendus ce vendredi matin en raison du brouillard
Le colonel Christophe Magny, responsable des pompiers de l’Aude, a salué une « mobilisation titanesque » et indiqué que les conditions météorologiques de la matinée (avec une humidité élevée) offraient un court répit.
Prévention renforcée
Les massifs forestiers du département sont fermés au public jusqu’au 10 août pour prévenir tout nouveau départ de feu.
Sur le terrain, les témoignages poignants des sinistrés se multiplient. Le maire de Ribaute, commune d’où est parti le feu, décrit un « paysage de désolation ». Le secteur viticole est particulièrement touché, avec des pertes estimées entre 800 et 900 hectares de vignes.
La vigilance reste maximale pour les prochains jours.
