Dissolution des partis au Mali : des citoyens saisissent la justice pour défendre la démocratie

Au Mali, des ex-responsables de partis politiques dissous ont engagé une bataille judiciaire contre l’État, contestant une décision qu’ils jugent contraire à la Constitution. Agissant à titre individuel, ils ont saisi les juridictions de Bamako et la Cour suprême pour dénoncer la loi adoptée le 13 mai 2025 par le Conseil national de Transition (CNT) et le décret présidentiel qui a suivi, entraînant la disparition de près de 300 partis politiques.

Ces citoyens reprochent à ces textes de bafouer des libertés fondamentales garanties par la Constitution du 22 juillet 2023 : liberté d’association, pluralisme politique, et droit à la participation à la vie publique. Leurs avocats ont également porté le contentieux devant la Cour constitutionnelle, espérant obtenir l’annulation des mesures qu’ils jugent liberticides.

Une autre plainte pénale vise deux membres du CNT, accusés d’avoir menacé et insulté des opposants via des messages vocaux. L’affaire est désormais entre les mains du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. La Constitution malienne, rappelons-le, ne prévoit aucune immunité pour ces faits.

Alors qu’un décret de 2024 avait suspendu les activités politiques, celui de mai 2025 officialise une rupture nette : fermeture des sièges, interdiction des symboles, gel des ressources. Dans ce climat incertain, un comité citoyen s’est constitué pour suivre les recours et alerter l’opinion. Il affirme ne défendre aucun parti mais le principe d’une démocratie fondée sur la pluralité.

Le gouvernement a annoncé l’élaboration d’une nouvelle charte des partis sans fournir de détails ni de calendrier, prolongeant l’ambiguïté sur l’avenir du pluralisme au Mali.

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