Les autorités maliennes ont suspendu « jusqu’à nouvel ordre » la chaîne de télévision française TV5 Monde. Cette décision, annoncée mardi 13 mai par la Haute Autorité de la Communication (HAC), sanctionne un reportage diffusé le 3 mai sur une manifestation de l’opposition à Bamako.
Selon la HAC, TV5 Monde a manqué d’impartialité en ne donnant la parole qu’aux responsables politiques et en tenant des propos qualifiés de « diffamatoires » envers les forces de l’ordre. La chaîne n’est plus accessible au Mali, a confirmé un journaliste de l’AFP.
Ce n’est pas la première fois que TV5 Monde est visée. En 2024, elle avait déjà été suspendue pour trois mois. Cette nouvelle sanction s’inscrit dans une série de restrictions imposées par la junte au pouvoir depuis les coups d’État de 2020 et 2021. France 24, RFI, France 2, LCI et d’autres médias ont également été suspendus ou réduits au silence ces dernières années.
La décision intervient quelques heures après l’annonce officielle de la dissolution de tous les partis politiques au Mali, renforçant l’isolement politique et médiatique du pays.
L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a fermement dénoncé cette suspension, qualifiant la décision d’« acte d’intimidation » et de « nouveau coup de massue pour le paysage médiatique malien ». Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, appelle à un rétablissement immédiat de la diffusion de la chaîne, soulignant que cette mesure prive les citoyens maliens d’un accès à une information plurielle.
TV5 Monde, chaîne francophone à vocation culturelle et d’information, regroupe plusieurs partenaires publics issus de France, de Belgique, de Suisse, du Canada et du Québec. Elle est également opérateur officiel de l’Organisation internationale de la Francophonie.