Les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se retrouveront dimanche à Luanda pour relancer les négociations de paix concernant la situation dans l’Est de la RDC. Cette rencontre vise à trouver une issue au conflit qui dure depuis des décennies et qui s’est intensifié avec l’occupation de vastes territoires par le groupe armé M23, soutenu par Kigali.
Le président angolais João Lourenço, médiateur désigné par l’Union africaine (UA), a exprimé son optimisme lors d’une visite à Pretoria, déclarant qu’il espérait que ce sommet pourrait aboutir à la signature d’un accord de paix durable entre les deux pays voisins.
Depuis novembre 2021, le M23, soutenu par le Rwanda, occupe une partie importante de l’Est de la RDC, notamment autour de Goma, capitale du Nord-Kivu. Cette région, riche en minerais, est un foyer de violences où plus d’un million de personnes ont été déplacées. La situation reste extrêmement tendue, avec des affrontements réguliers entre les rebelles et les forces armées congolaises, et des incursions de l’armée rwandaise.
Le Rwanda et la RDC ont signé en octobre un accord qui, sur le papier, prévoyait le départ des troupes rwandaises et la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé formé de responsables hutus responsables du génocide de 1994. Toutefois, la RDC a refusé d’accepter cette approche, exigeant que les opérations de neutralisation se fassent simultanément avec le retrait des troupes rwandaises.
L’issue de ce sommet pourrait être décisive, bien que les précédents accords de cessez-le-feu aient été rapidement violés. Kigali a confirmé que son président, Paul Kagame, sera accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Le président congolais, Félix Tshisekedi, participera également, malgré la position ferme de Kinshasa qui refuse toute négociation directe avec le Rwanda, le qualifiant de « pays agresseur ».
Ce sommet se tient alors que la situation sur le terrain reste extrêmement volatile, avec des milliers de civils affectés par les combats, malgré les efforts pour instaurer un cessez-le-feu.