Lors d’une réunion avec les responsables des partis politiques, le Premier ministre, Amb. Allah Maye Halina, a exposé la décision historique du Tchad de mettre fin à l’accord de coopération militaire avec la France. Cette décision est perçue comme essentielle pour réaffirmer la souveraineté nationale du pays et redéfinir ses priorités stratégiques.
Le Premier ministre a salué l’élan patriotique des acteurs politiques tchadiens et a mis en avant le soutien unanime du Cadre National de Concertation des Partis Politiques (CNCP) dans son communiqué du 3 décembre 2024, ainsi que la résolution spéciale adoptée par le Conseil national de transition. Selon lui, cette adhésion collective témoigne d’une unité nationale sans précédent face à un enjeu crucial.
« Cette solidarité institutionnelle est un signe fort de notre détermination à construire un avenir meilleur pour notre Nation », a déclaré le Premier ministre.
La rupture de l’accord de coopération militaire avec la France, signé il y a 64 ans et révisé pour la dernière fois en 2019, repose sur une analyse approfondie de son inadéquation avec les besoins actuels du pays. Le Premier ministre a expliqué que plusieurs facteurs justifient cette décision, notamment l’obsolescence du contexte, le manque de valeur ajoutée et la nécessité d’une vision nationale plus adaptée.
« Toute loi humaine est, par essence, évolutive. Il est de notre devoir de réexaminer les accords existants pour les adapter aux exigences de l’heure », a insisté le Premier ministre.
Vers une autonomie stratégique
La rupture de cet accord ne signifie pas pour autant une rupture des relations diplomatiques avec la France. Le Premier ministre a précisé qu’il s’agit plutôt d’une révision nécessaire des relations bilatérales, fondée sur le respect mutuel et l’évolution des intérêts nationaux.
Le Tchad souhaite désormais se concentrer sur le renforcement de ses forces de défense et de sécurité. L’objectif est clair : construire une armée autonome, performante et capable de relever les défis de sécurité nationale, de lutter contre le terrorisme et de défendre l’intégrité du territoire.
Dans son discours, le Premier ministre a appelé tous les citoyens tchadiens à transcender les clivages politiques et sociaux pour s’unir autour de cet idéal de souveraineté. « Toute la Nation doit soutenir notre armée, non seulement pour assurer la sécurité du pays, mais aussi pour affirmer notre autonomie face à des alliés parfois incertains », a-t-il souligné.
Une nouvelle page de l’histoire
Enfin, le Premier ministre a exhorté les acteurs politiques et les citoyens à s’engager pleinement dans cette démarche historique, qualifiant cette rupture d’opportunité pour réécrire l’histoire du Tchad sur les bases de la souveraineté et de l’indépendance stratégique.
« L’heure est à l’action. Tous ensemble, nous devons nous mettre à l’ouvrage pour bâtir un Tchad plus fort et plus uni », a conclu le Premier ministre.
Cette décision marque un tournant décisif dans l’affirmation de la souveraineté du Tchad, réaffirmant la volonté du pays de prendre en main son destin.