Le Niger a franchi une nouvelle étape dans son processus de transition le samedi 28 juin 2025, avec l’installation officielle du Conseil consultatif de la Refondation (CCR) à Niamey. Cette instance, prévue par la Charte adoptée le 26 mars, a tenu sa toute première session en présence des autorités de l’État, des partenaires étrangers et des représentants des pays membres de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Composé de personnalités issues des différentes couches socioprofessionnelles du pays, le CCR a pour mission d’émettre des avis et recommandations sur les grandes orientations politiques, économiques et sociales du pays. Il servira de boussole consultative pour le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement.
Prenant la parole, le ministre d’État, général Mohamed Toumba, a salué « un moment historique », avant de féliciter les conseillers pour leur engagement dans une mission où patriotisme, civisme, justice et réconciliation doivent primer.
Le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, pour sa part, a replacé cette installation dans une dynamique régionale assumée : celle de l’unité sahélienne incarnée par l’alliance entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Il a insisté sur une démarche endogène, portée par les valeurs culturelles africaines, face aux ingérences étrangères et aux « convoitises internationales ».
La cérémonie a aussi été marquée par des hommages aux forces armées nationales et aux chefs d’État de l’AES, considérés comme les artisans d’une rupture assumée avec le néocolonialisme.
Le tout nouveau président du CCR, Dr Mamadou Harouna Djingarey, chef de canton de Sinder, a exprimé sa gratitude envers le président Abdourahamane Tiani pour cette nomination. Il a exhorté les membres du Conseil à faire preuve de responsabilité dans l’analyse des textes et l’accompagnement des réformes à venir.
Avec cette installation, le Niger confirme sa volonté de bâtir une refondation politique fondée sur ses réalités internes, tout en renforçant sa position dans une alliance sahélienne tournée vers la souveraineté et l’autodétermination.