Depuis janvier 2025, les attaques djihadistes ont forcé près de 230 000 personnes à fuir leur foyer au Burkina Faso. Ce chiffre, révélé par des agences humanitaires, marque une forte dégradation de la situation sécuritaire dans le pays, en particulier pour les enfants. Selon l’UNICEF, 37 000 ménages ont été contraints de se déplacer à la suite de 48 alertes, soit une hausse de 92 % par rapport à la même période en 2024. Rien qu’en mai, 41 000 personnes ont été affectées par 12 nouveaux déplacements.
La région de la Boucle du Mouhoun concentre à elle seule 106 000 déplacés, dont 65 000 enfants. Dédougou, Di et Tougan figurent parmi les localités les plus touchées. Les violences ciblent indistinctement les Forces de défense et de sécurité, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les civils, avec des attaques fréquentes dans les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de l’Est, du Centre-Est et de la Boucle du Mouhoun.
Les besoins humanitaires explosent : abris, eau, nourriture, éducation, santé, protection. Malgré l’intervention des ONG, les ressources manquent cruellement. Côté nutrition, plus de 36 000 enfants ont été admis pour malnutrition aiguë entre janvier et avril, dont plus de 20 000 dans les zones les plus instables. En mai, 179 000 personnes ont bénéficié d’une aide, dont 8 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.
L’insécurité entrave aussi les opérations humanitaires : zones inaccessibles, routes minées, enlèvements. Des infrastructures vitales écoles, centres de santé, points d’eau ont été détruites, notamment dans l’Est et le Sahel. Djibo, chef-lieu du Soum, est coupée du reste du pays depuis décembre. Ses 48 000 habitants survivent sans approvisionnement régulier. L’UNICEF y maintient une présence à travers des partenaires locaux.
Face à la pénurie de ressources et aux risques sur le terrain, les organisations alertent sur l’urgence d’un soutien accru pour éviter un effondrement humanitaire.
