Présidentielle en Pologne : Karol Nawrocki élu sur un discours nationaliste et conservateur

Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle polonaise du 1er juin 2025 avec 50,89 % des voix. Âgé de 42 ans, cet historien conservateur, soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), succède au président sortant à l’issue d’un scrutin très serré face au pro-européen Rafal Trzaskowski, qui a obtenu 49,3 % des suffrages. La participation a dépassé les 71 %. Peu connu au début de la campagne et donné perdant, Nawrocki avait pourtant créé la surprise au premier tour en recueillant 29,5 % des voix, juste derrière Trzaskowski. Il a ensuite déjoué les sondages de sortie des urnes qui annonçaient une légère avance pour son rival.

Candidat indépendant, mais porté par la droite nationaliste, Nawrocki a mené une campagne très ancrée sur des valeurs conservatrices. Il s’est opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, affirmant que cela « entraînerait l’Alliance dans un conflit direct avec la Russie ». Il a rejeté toute idée d’envoi de troupes polonaises en Ukraine, tout en appelant à faire de la Pologne « la principale force de reconstruction » du pays voisin après la guerre.

Inspiré par la rhétorique de Donald Trump, qu’il revendique comme ami, Nawrocki a défendu une ligne dure face à l’Union européenne, préférant une « Europe des nations » à une intégration plus poussée. Son slogan de campagne, « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord », s’inscrit dans une logique souverainiste et populiste.

Sur les questions sociétales, il a exprimé son opposition à l’élargissement des droits en matière d’avortement et à la reconnaissance des droits LGBT. Des positions qui laissent entrevoir un probable regain de tensions avec Bruxelles sur les questions d’État de droit.

Originaire de Gdańsk, une ville portuaire du nord du pays, Karol Nawrocki a mis en avant ses origines modestes et s’est présenté comme le candidat du peuple, en contraste avec son adversaire, perçu comme représentant les élites.

Même si la fonction présidentielle reste limitée par la Constitution polonaise, Nawrocki dispose du pouvoir de veto, ce qui pourrait bloquer des réformes initiées par le gouvernement actuel, plus modéré sur certaines questions. Son élection pourrait ainsi influer sur les rapports de force internes et sur les relations de la Pologne avec ses partenaires européens.

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