Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi soir 21 mai être prêt à un cessez-le-feu temporaire dans la bande de Gaza, uniquement pour permettre la libération d’otages. Il a néanmoins réaffirmé sa volonté de prendre le contrôle total du territoire palestinien, malgré les critiques internationales croissantes sur la conduite de la guerre.
Cette déclaration intervient dans un climat tendu, marqué par une frappe israélienne à Khan Younis et une vive polémique après des tirs de sommation de l’armée contre une délégation de diplomates étrangers à Jénine, en Cisjordanie. L’incident a été dénoncé par l’Union européenne, l’ONU et plusieurs pays européens. L’armée israélienne a affirmé que les diplomates s’étaient « écartés de l’itinéraire approuvé ».
Vingt otages en vie, selon Netanyahu
Face à la presse à Jérusalem, Netanyahu a indiqué que 20 des 58 otages toujours détenus à Gaza sont confirmés vivants, sans exclure d’éventuels pourparlers de trêve conditionnés à leur libération. Il a souligné que toute pause dans les combats ne remettrait pas en cause l’objectif stratégique d’Israël : anéantir le Hamas et sécuriser durablement Gaza.
Entrée progressive de l’aide humanitaire
Le Premier ministre a aussi évoqué la nécessité d’éviter une crise humanitaire, pour maintenir la liberté d’action d’Israël. Le COGAT, organisme du ministère de la Défense israélien, a confirmé l’entrée de 100 camions d’aide humanitaire dans Gaza mercredi, après 93 mardi et une dizaine lundi. Il s’agit de la première livraison significative après plus de deux mois de blocus total.
Pressions diplomatiques et ruptures d’accords
Alors que les critiques s’intensifient, le Royaume-Uni a suspendu ses négociations commerciales avec Israël, et l’Union européenne a lancé un réexamen de son accord d’association, soutenu par 17 États membres. En réaction, Israël a dénoncé une « incompréhension totale de la réalité » et accusé ces démarches d’encourager le Hamas.
Un lourd bilan humain
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1.218 morts en Israël (majoritairement civils) et plus de 250 otages, la riposte israélienne a causé 53.592 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ce chiffre, jugé crédible par l’ONU, souligne la dimension tragique du conflit, dont les conséquences humanitaires continuent de s’aggraver.
En parallèle, des frappes israéliennes au Sud-Liban ont tué trois personnes mercredi, malgré un cessez-le-feu en vigueur, alors que l’armée israélienne a également intercepté une roquette tirée depuis Gaza.
Vers une désescalade ou une intensification ?
La main tendue par Netanyahu pour un cessez-le-feu temporaire, bien que limitée, pourrait ouvrir une brèche diplomatique. Mais la détermination affichée de poursuivre l’offensive rend toute trêve durable incertaine à ce stade.