Au Mali, le Conseil national de transition (CNT) a validé lundi 12 mai la loi abrogeant la charte des partis politiques et le statut de l’opposition. Le texte a été adopté à une écrasante majorité : 130 voix pour, 2 contre, aucune abstention. Souleymane Dé, président de la commission des lois, a précisé que cette abrogation signifie que les textes en vigueur depuis deux décennies ne sont plus applicables. Selon lui, ils ne correspondent plus à la réalité politique du pays. « Il s’agit de fournir au gouvernement les moyens juridiques nécessaires pour rédiger une nouvelle charte dans un climat apaisé », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur le fait que l’abrogation ne signifie pas la dissolution des partis politiques, ni la fin du multipartisme. « Elle ne touche en rien à la démocratie chèrement acquise par le peuple malien dans le sang », a-t-il affirmé. Cette décision intervient dans un contexte tendu. Le 10 mai, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a suspendu jusqu’à nouvel ordre les activités des partis politiques et des organisations à caractère politique, évoquant des raisons d’ordre public.
Le Collectif des partis politiques pour la Constitution, qui regroupe une centaine de formations, avait prévu une manifestation le 9 mai contre l’abrogation de la charte et pour exiger un retour à l’ordre constitutionnel. Ce rassemblement a été reporté, selon les organisateurs, en raison d’appels à la violence et de menaces proférées sur les réseaux sociaux par des membres du CNT.
En réaction, le Collectif a engagé une procédure judiciaire d’urgence pour demander l’annulation du décret présidentiel suspendant ses activités.