Le président Mahamat Idriss Déby Itno a appelé, lundi 5 mai à N’Djamena, à la création d’un nouvel organe permanent de concertation politique. Cet appel, lancé au Palais Toumaï devant près de 290 leaders politiques, marque la volonté d’entrer dans une nouvelle phase après la transition.
Le Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP) est ainsi dissous. À sa place, le chef de l’État propose une structure adaptée au « Tchad post-transition ». Cette initiative vise à rassembler, mais les tensions politiques refont surface.
Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs et ancien Premier ministre de transition, a profité de l’anniversaire de sa formation pour interpeller le président. Il l’exhorte à changer de cap pour concrétiser « le changement voulu par le peuple » et réaffirme son attachement à l’Accord de Kinshasa, signé avant son retour au pays.
Cette sortie a été vivement critiquée par Abderahman Koulamallah, ex-ministre des Affaires étrangères et aujourd’hui sénateur. Il accuse Masra de déformer l’esprit de l’accord. Selon lui, aucune coalition postélectorale n’était prévue et le scrutin de 2024 a clairement désigné Mahamat Déby Itno. « La démocratie, ce n’est pas vouloir être Premier ministre à tout prix », a-t-il lancé.
En dépit de son appel à l’unité et à la « maturité politique », le président Déby fait face à un paysage fragmenté où le consensus sur l’après-transition reste fragile. La consultation annoncée pourrait offrir une sortie de crise, à condition que chacun accepte de jouer le jeu démocratique.