Dans les jardins de Jnan Sbil, baignés de silence et de ferveur, les voix du Groupe National Tijani Samaa ont fait vibrer mardi soir les âmes et les pierres de Fès. Drapés de blanc, les douze chanteurs ont livré un samaâ puissant, incarnation sonore de la spiritualité soufie tijanie.
Ce moment fort de la 28e édition du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde a transporté les spectateurs dans l’univers mystique de la confrérie fondée par Cheikh Ahmad al-Tijani au XVIIIe siècle. À travers chants, dhikr et poèmes dévotionnels, c’est toute l’Afrique soufie des rives du Sénégal aux plaines du Soudan qui a pris voix, portée par des figures comme Sidi Ibrahim Niasse ou al-Kansusi.
La zawiya de Fès, lieu de repos du fondateur, réaffirme ainsi son rôle de phare spirituel. Dans cette nuit d’extase et de communion, la ville impériale a renoué avec son âme : un espace où la foi se vit en musique, et où la diversité devient prière. Le festival, fidèle à son esprit de dialogue, réunit cette année plus de 200 artistes venus de 15 pays, pour chanter l’unité à travers le sacré.