L’AES accuse le Nigeria d’avoir violé son espace aérien

 

La Confédération des États du Sahel (AES) affirme qu’un avion militaire nigérian a pénétré son espace aérien sans autorisation avant d’effectuer un atterrissage d’urgence à Bobo-Dioulasso, dans l’ouest du Burkina Faso. L’annonce a été faite à la télévision publique burkinabè par le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, lisant un communiqué au nom du général Assimi Goïta, président en exercice de l’AES. Selon ce communiqué, un avion de transport militaire C130 de l’armée de l’air nigériane s’est posé en urgence le 8 décembre 2025 après un incident technique survenu en plein vol.

L’appareil transportait onze militaires, dont deux membres d’équipage. Les premières vérifications menées par les autorités burkinabè ont établi que l’aéronef ne disposait d’aucune autorisation de survol du territoire national.

L’incident intervient dans un contexte régional tendu, marqué par une crise politique au Bénin et par l’intervention récente du Nigeria. Abuja a déployé des moyens militaires au Bénin après une tentative de coup d’État, affirmant avoir agi à la demande du gouvernement béninois et dans le cadre des mécanismes de la Cédéao.

Cette situation ravive les tensions entre le Nigeria et les pays membres de l’AES, qui ont officiellement quitté la Cédéao en janvier 2025. Les relations entre les deux blocs restent gelées depuis cette rupture.

Dans sa déclaration, l’AES dénonce un acte qualifié d’« inamical » et estime que cette intrusion constitue une violation du droit international ainsi que des règles encadrant l’aviation civile et militaire. L’organisation annonce le renforcement immédiat de la surveillance de son espace aérien.

Les systèmes de défense aérienne des États membres ont été placés en état d’alerte maximale et sont désormais autorisés à neutraliser tout aéronef pénétrant l’espace confédéral sans autorisation préalable, conformément aux directives sécuritaires adoptées en décembre 2024.

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