Maroc : Ouahbi signe à Hanoï le Traité de l’ONU contre la cybercriminalité

Le Maroc a franchi une nouvelle étape dans la lutte mondiale contre les menaces numériques. Samedi, à Hanoï, le Royaume a signé le Traité des Nations Unies contre la cybercriminalité, premier cadre juridique international spécifiquement dédié à ce fléau. La cérémonie s’est déroulée en présence du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et du ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi.

Adoptée en décembre 2024 par l’Assemblée générale, la convention entrera en vigueur 90 jours après sa ratification par les États membres. M. Ouahbi a salué un « moment historique » et un « événement symbolique » majeur, estimant que ce traité marque « une étape décisive dans la lutte contre les nouvelles formes de criminalité » et incarne « un modèle de coopération internationale ».

Le ministre a rappelé que la transformation numérique, tout en facilitant la vie quotidienne, a aussi multiplié les risques. Les attaques visant les données et systèmes informatiques ne sont plus isolées : elles menacent désormais la stabilité politique et économique des États. Il a évoqué la prolifération des crimes en ligne de la fraude au terrorisme numérique et souligné la nécessité d’unir les efforts pour y faire face.

Le Maroc, qui s’est activement impliqué dans la rédaction du traité dès la création du comité intergouvernemental en 2021, a participé à toutes les phases des négociations. Le pays s’est déjà doté d’un arsenal juridique pour renforcer la cybersécurité, modernisant ses codes pénal et de procédure pénale et mettant en œuvre une stratégie nationale pour sécuriser l’espace numérique.

M. Ouahbi a mis en garde contre « la montée des menaces cybernétiques » et « l’utilisation croissante du web par des groupes extrémistes pour propager la haine et le terrorisme ». Il a insisté sur la coopération internationale, indispensable pour accéder aux preuves numériques et assurer l’efficacité du traité.

Proposée par la Russie en 2017 et adoptée par consensus en 2024, la convention encadre la lutte contre les cybercrimes tels que le hameçonnage, les rançongiciels, la pédopornographie ou encore le blanchiment d’argent des activités qui coûtent chaque année des milliards de dollars à l’économie mondiale.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *