Au lendemain de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, onze requêtes ont été déposées auprès du Conseil constitutionnel, dont au moins six demandent l’annulation totale du scrutin. Ces recours visent à contester les résultats et les conditions de tenue de l’élection, invoquant notamment des fraudes massives, des dysfonctionnements et des atteintes aux libertés individuelles.
Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, candidate de l’Union démocratique du Cameroun et seule femme ayant participé au scrutin, a saisi la juridiction électorale pour demander l’annulation complète de l’élection, citant « une dizaine d’irrégularités majeures ». Bertin Kisob, recalé et incarcéré à la prison centrale de Kondengui, a introduit trois requêtes pour les mêmes motifs. Trois autres requérants n’ayant pas été candidats – Pierre Moukam de l’Ong Global and International Interpost du Cameroun, Daniel Belobo du Mouvement pour l’émergence populaire du Cameroun et Arnaud Mba, candidat indépendant recalé – demandent également l’annulation du scrutin, invoquant des fraudes.
D’autres candidats ont saisi le Conseil constitutionnel pour des cas ciblés. Cabral Libii, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale, demande l’annulation des votes dans certains bureaux, tandis que Joshua Osih, du Social Democratic Front, conteste le déplacement de bureaux de vote, qu’il juge contraire au code électoral.
Les requêtes sont actuellement en examen par le Conseil constitutionnel, qui, conformément à l’article 132 alinéa 2 du Code électoral, peut décider de l’annulation totale ou partielle des opérations électorales. Seuls les candidats, partis politiques ayant pris part à l’élection ou des agents du gouvernement qualifiés peuvent saisir l’instance dans le cadre du contentieux électoral.