L’Union européenne relance sa stratégie méditerranéenne avec un nouveau pacte

 

Trente ans après le Processus de Barcelone, l’Union européenne veut insuffler un nouvel élan à sa coopération avec les pays du sud de la Méditerranée. La Commission européenne a dévoilé cette semaine un « nouveau Pacte pour la Méditerranée », présenté comme un instrument stratégique pour renforcer les liens politiques, économiques et humains entre les deux rives.

Selon Dubravka Šuica, commissaire européenne en charge de la Méditerranée, ce pacte marque « un effort ambitieux pour faire de la région un espace commun de stabilité, de prospérité et de sécurité ». Élaboré avec les États membres et les partenaires du Sud, le texte repose sur trois axes principaux : intensifier les échanges humains, dynamiser la croissance économique et consolider la sécurité régionale.

L’Union européenne met en avant une approche pragmatique et tournée vers les résultats. Le dispositif vise à attirer les investissements, à créer des opportunités pour les jeunes et à soutenir les entreprises locales. Des programmes existants comme Erasmus+ et Horizon Europe seront étendus aux pays méditerranéens partenaires. Par ailleurs, une « Initiative de coopération transméditerranéenne pour l’énergie et les technologies propres » sera lancée pour encourager la transition énergétique et l’innovation dans la région.

Le pacte couvrira plusieurs domaines : énergie verte, gestion de l’eau, adaptation au changement climatique, emploi, éducation, mobilité, numérique, connectivité portuaire, ainsi que sécurité et défense. Contrairement au Processus de Barcelone, jugé trop rigide, ce nouveau cadre se veut plus souple et évolutif.

À Alger, l’ambassadeur de l’Union européenne, Diego Mellado Pascua, a salué cette nouvelle dynamique lors d’un échange organisé par la Fondation Konrad Adenauer. Il a souligné que ce pacte représente « une opportunité de surmonter les tensions qui pèsent sur l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne ». Le diplomate a insisté sur la notion de réciprocité : « un partenariat d’égal à égal, où chacun défend ses intérêts tout en recherchant des compromis ».

Pour Bruxelles, il s’agit moins de bâtir de nouvelles structures institutionnelles que de relancer une coopération concrète, à travers des projets communs, des rencontres de haut niveau et des partenariats bilatéraux. Un signal fort envoyé aux pays du Sud, invités à réinvestir dans la région méditerranéenne, riche d’un potentiel encore largement inexploité.

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