Paris, 16 octobre 2025 (Kaweru) – Le gouvernement de Sébastien Lecornu en France, est confronté jeudi matin à deux motions de censure, l’une déposée par La France insoumise (LFI) et l’autre par le Rassemblement national (RN), avant l’examen du budget. Selon les prévisions, ces motions devraient être rejetées, la gauche n’apportant pas de soutien au RN.
Le Parti socialiste (PS) a choisi de ne pas soutenir les motions après avoir obtenu plusieurs garanties, dont la suspension de la réforme des retraites annoncée par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale. Le débat commun aux deux motions commencera à 09h00 dans l’hémicycle et devrait durer environ deux heures trente, suivi d’un scrutin séparé sur chaque motion.
Si LFI devrait recueillir quelques voix de députés RN ainsi que des écologistes et communistes, environ vingt voix manqueraient encore pour atteindre la majorité absolue (289 voix) nécessaire à la chute du gouvernement. Marine Le Pen défendra sa motion en invoquant la nécessité d’une dissolution pour sortir le pays « de l’impasse ».
Quelques députés pourraient s’affranchir de la consigne de leur groupe. Chez Les Républicains (LR), « deux ou trois » votes de censure sont envisagés, tandis que certains indépendants du groupe centriste Liot pourraient également voter contre le gouvernement. Cinq députés ultramarins du PS et Paul Christophe ont annoncé qu’ils voteraient la censure malgré la consigne du parti.
Certains socialistes expriment néanmoins des hésitations, craignant que la suspension de la réforme des retraites ne les oblige à soutenir le projet de loi de financement de la sécurité sociale. LFI dénonce quant à elle un « leurre » et met en garde les socialistes contre une « monumentale erreur ».
Si le gouvernement survit à ces motions, l’examen du budget pourra débuter, avec un passage devant la commission des Finances lundi et une arrivée en séance plénière vendredi. Sans recours au 49.3, que Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser, la majorité fragilisée devra composer avec une gauche divisée et une extrême droite combative, rendant les débats particulièrement tendus.
Comme le résume un député Horizons : « Je ne pense pas que le gouvernement sera censuré demain, mais il sera très fragile. »