Le Sénégal a accueilli, lundi les Premiers ministres du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, et du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, à l’occasion du Forum Invest In Sénégal, qui se tient du 7 au 8 octobre au Centre international de conférences Abdou Diouf. À leur arrivée, ils ont été reçus par le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko.
Placée sous le thème « Connecter les opportunités, bâtir l’avenir », cette rencontre économique rassemble acteurs publics et privés du monde entier. La participation des chefs de gouvernement burkinabè et nigérien souligne la volonté de ces pays, avec le Mali, de renforcer la coopération au sein de la Confédération des États du Sahel (AES) et de promouvoir les investissements régionaux. Leur séjour prévoit audiences, rencontres bilatérales et visites de sites d’exposition et mémoriels, dans une stratégie de diplomatie économique proactive visant à attirer les investisseurs.
Dans un contexte régional marqué par la fracture de la Cédéao, le Sénégal adopte une diplomatie pragmatique et équilibrée. Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont quitté l’organisation pour créer l’AES, Dakar mise sur des partenariats bilatéraux tout en plaidant pour une issue inclusive à la crise régionale. Cette approche avait déjà été illustrée par la visite d’Ousmane Sonko à Ouagadougou en mai 2025, où il avait critiqué certaines sanctions de la Cédéao tout en réaffirmant l’importance de maintenir les liens entre les peuples ouest-africains.
Le Forum Invest In Sénégal devient ainsi un espace symbolique de coopération, où le Sénégal se positionne comme un intermédiaire capable de dialoguer avec toutes les parties. La présence des Premiers ministres burkinabè et nigérien témoigne de la volonté de préserver les ponts économiques, indépendamment des reconfigurations institutionnelles, et de renforcer les liens commerciaux et la connectivité dans la région.
Cette initiative confirme la stratégie du Sénégal : maintenir une posture d’équilibre, critiquer les erreurs passées, soutenir une réintégration inclusive de la Cédéao et engager une diplomatie bilatérale concrète, faisant du pays un acteur central dans la redéfinition des coopérations en Afrique de l’Ouest.
