Les autorités égyptiennes ont interpellé plusieurs dizaines de jeunes créateurs de contenu sur TikTok, les accusant de porter atteinte aux « valeurs familiales » et de blanchiment d’argent. Ces dernières semaines, les services de sécurité ont intensifié les arrestations de mineurs et de jeunes adultes devenus populaires grâce à leurs vidéos sur la plateforme. Selon le parquet, les enquêtes concernent des revenus présumés illégaux et s’accompagnent d’interdictions de voyager et de gels d’avoirs.
Les avocats dénoncent l’usage de textes juridiques flous, qui permettent aux autorités de qualifier d’indécentes d’anciennes publications et de poursuivre les créateurs pour des infractions financières, même lorsque celles-ci reposent sur un seul soupçon.
Pour les organisations de défense des droits humains, cette vague d’arrestations reflète la volonté de l’État d’exercer un contrôle renforcé sur la liberté d’expression en ligne et le comportement numérique des jeunes Égyptiens. Elles estiment que les lois sur la moralité publique sont instrumentalisées pour limiter l’espace numérique et accroître la surveillance des réseaux sociaux.