Un drame migratoire s’est produit au large de Lemhaisrat, à une centaine de kilomètres de Nouakchott. Une embarcation transportant environ 150 personnes, majoritairement originaires de Gambie et du Sénégal, a chaviré dans la nuit du 27 août. Selon le ministère gambien des Affaires étrangères, plus d’une centaine de passagers seraient morts ou portés disparus.
Seize survivants, dont cinq Gambiens, ont pu être secourus. Le 27 août, 19 corps ont été repêchés, suivis de 51 autres retrouvés échoués sur le littoral le lendemain, portant à 70 le nombre de victimes identifiées. Les enterrements ont été organisés rapidement en présence des forces de sécurité, de la Croix-Rouge et de personnels de santé. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs dépouilles rejetées par la mer, illustrant l’ampleur de la catastrophe.
Un autre bateau, en provenance présumée de Saint-Louis du Sénégal, a été intercepté par les autorités mauritaniennes. Tous ses passagers, dont cinq Gambiens, ont survécu. L’ambassade de Gambie à Nouakchott collabore avec les autorités locales et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour leur prise en charge et leur éventuel rapatriement.
Face à cette tragédie, le gouvernement gambien appelle ses citoyens à renoncer à ces traversées clandestines et promet d’intensifier les campagnes de sensibilisation sur leurs dangers.
Ce naufrage survient dans un contexte marqué par la multiplication des tentatives de migration irrégulière vers l’Europe par l’Atlantique et la Méditerranée. Quelques jours plus tôt, près de 200 personnes avaient tenté de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta à la nage depuis le Maroc. Les organisations humanitaires dénoncent régulièrement l’absence de voies légales d’accès à l’Europe, qui pousse de nombreux migrants à emprunter des routes maritimes toujours plus risquées.
