À trois mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, Sa Majesté Nanan Amon N’Douffou V, roi du Sanwi, tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre ouverte adressée au peuple ivoirien, le souverain met en garde contre « l’ombre d’un nouvel affrontement » qui pourrait plonger à nouveau le pays dans la violence.
« Je t’écris à cœur ouvert, car ce que je pressens menace nos enfants, nos familles. La colère monte, la haine gronde, et j’entends déjà les pas d’une éventuelle violence », avertit-il dans un ton solennel. Le roi du Sanwi, figure traditionnelle du Sud-Est du pays, dénonce une tension politique croissante et exhorte à la retenue.
S’adressant symboliquement à la Côte d’Ivoire comme à une fille bien-aimée, il l’appelle à rejeter la haine et la vengeance : « Le sang d’un frère ne lave aucune honte. Il est possible de souffrir sans devenir meurtrier. »
Son message survient alors que le climat politique s’échauffe. Le Front commun, alliance des partis d’opposition PPA-CI et PDCI, exige la réintégration de plusieurs figures exclues de la liste électorale, dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Noël Akossi Bendjo.
Cette coalition appelle également à une révision et un audit indépendant de la liste électorale, ainsi qu’à une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), afin de garantir un scrutin libre et transparent.
Une grande marche est annoncée pour le samedi 2 août 2025 à Abidjan. Prévue à 8h, elle partira de Marcory et s’achèvera à la Place de la République, au Plateau.
Dans un pays marqué par des décennies de crises politico-militaires, l’appel du roi du Sanwi résonne comme un cri de conscience pour éviter que l’histoire ne se répète.
