À l’approche de son 65ᵉ anniversaire d’indépendance, le Bénin opte pour l’ouverture. Le gouvernement a convié des troupes de plusieurs pays africains, dont des membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à participer au défilé militaire du 1ᵉʳ août à Cotonou.
L’annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, le 20 juillet sur Canal 3 Bénin. Il a précisé que quatre nations avaient été sollicitées, dont le Burkina Faso et le Niger, deux États membres de l’AES, avec lesquels les relations diplomatiques sont pourtant particulièrement tendues.
Ce geste d’apaisement intervient dans un contexte délicat, marqué par l’attaque jihadiste du 17 avril dans le nord du Bénin, qui a coûté la vie à 54 soldats. L’assaut, mené par des combattants affiliés au JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), a révélé les failles sécuritaires le long des frontières avec le Niger et le Burkina Faso.
Malgré les accusations portées en 2023 par le général nigérien Abdourahamane Tiani – qui soupçonnait Cotonou de complicité avec des puissances étrangères – le Bénin dit vouloir maintenir le dialogue et la coopération sous-régionale. « Nos populations sont les mêmes de part et d’autre des frontières », a rappelé M. Houngbédji, affirmant que la sécurité collective doit l’emporter sur les divisions politiques.
Alors que le président Patrice Talon approche possiblement de la fin de son mandat, la fête nationale du 1ᵉʳ août s’annonce comme un moment symbolique. La réponse des pays invités, notamment ceux de l’AES, sera scrutée de près : leur participation ou non au défilé pourrait donner une indication précieuse sur l’avenir des relations régionales.