Le gouvernement ghanéen a ordonné le déploiement de l’armée à Bawku et dans ses environs, en réponse à la flambée de violences liée au conflit de chefferie qui déchire cette région du nord du pays. Les autorités abandonnent désormais la posture de « maintien de la paix » pour celle d’« application de la paix ».
Dans un communiqué signé par Felix Kwakye Ofosu, porte-parole présidentiel et ministre des Communications, l’exécutif justifie ce changement de cap par la dégradation alarmante de la situation sécuritaire. Il précise que l’armée a reçu pour mission de faire respecter l’ordre et de protéger les populations, tout en assurant l’intensification des couvre-feux.
Les efforts de médiation menés par le roi des Ashantis, Otumfuo Osei Tutu II, avec l’appui du Nayiri et du Zugraana, avaient permis d’entrevoir une sortie de crise. Mais les violences récentes, notamment des meurtres attribués au conflit, ont mis à mal ce processus.
Face à l’impasse, le gouvernement affirme avoir été contraint de prendre des mesures fortes « dans l’intérêt du bien commun ». Il appelle les différentes parties au calme, exhorte les populations à éviter toute violence et les invite à collaborer pleinement avec les forces armées.
La crise de Bawku, qui oppose les Mamprusi et les Kusasi autour de la légitimité du pouvoir traditionnel, dure depuis plusieurs décennies. Malgré les médiations répétées, les tensions se sont ravivées ces derniers mois.
Le gouvernement reconnaît que cette intervention pourrait perturber les civils, mais assure qu’elle vise à restaurer durablement la paix dans la région.
Au 27 juillet 2025, aucun bilan officiel n’a été publié, mais des sources locales comme MyJoyOnline et Graphic Online évoquent au moins huit morts en juillet, malgré les couvre-feux et les dispositifs de sécurité déjà en place.