Le Front de libération de l’Azawad (FLA) a fermement rejeté, jeudi 24 juillet 2025, la Charte nationale pour la paix et la réconciliation récemment présentée par les autorités de transition maliennes, qualifiant le texte de « manœuvre politique » sans légitimité. Dans une déclaration faite depuis Kidal, le porte-parole du FLA, Mohamed Elmaouloud Ramadane, a dénoncé une initiative « déconnectée des réalités du terrain », dénonçant l’absence d’un réel processus de paix. Le mouvement indépendantiste a exclu tout dialogue avec le régime du colonel Assimi Goïta, qu’il qualifie de « junte criminelle », et affirme poursuivre sa lutte pour l’autodétermination de l’Azawad.
Ce rejet intervient alors que la charte (composée de 106 articles) est présentée par le gouvernement comme une alternative souveraine à l’accord d’Alger, dénoncé début 2024. Le texte ambitionne notamment de réconcilier les communautés, désarmer les groupes armés et réintégrer les ex-combattants.
En parallèle, l’armée malienne a annoncé la saisie d’un important lot de matériel militaire destiné au FLA, intercepté grâce à une coopération sécuritaire régionale au sein de la Confédération des États du Sahel (AES). L’arsenal saisi comprend notamment des canons, treillis militaires, chaussures et insignes du FLA, selon les autorités qui accusent des puissances étrangères (dont indirectement l’Ukraine) de soutenir les mouvements armés au nord.
Dans un climat sécuritaire déjà tendu, cette rupture du dialogue compromet davantage les efforts de réconciliation au Mali, alors que la transition politique reste fragile. Le texte de la charte pourrait être soumis à un référendum populaire d’ici la fin de l’année, selon Bamako.
