À quelques mois de l’élection présidentielle, le RHDP, parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, affiche sa sérénité. Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’État et porte-parole du parti, a déclaré que le processus électoral « suit son cours normal » et qu’il est désormais « irréversible ».
S’exprimant le 23 juillet à Abidjan dans le cadre des « Rendez-vous du RHDP », il a insisté sur le climat apaisé du scrutin en préparation, tout en réagissant à la récente alliance entre le PDCI et le PPA-CI. Il a qualifié ce tandem d’« incohérent », évoquant un « comportement de lézard » et affirmant que même leurs militants « ne comprennent plus leurs leaders ».
Le 16 juillet dernier, les deux principales formations de l’opposition ont signé un pacte commun dans l’objectif de peser sur le processus électoral. Bien que ni Laurent Gbagbo ni Tidjane Thiam ne figurent sur la liste électorale, tous deux misent sur un éventuel parrainage pour espérer concourir.
Adjoumani affirme que le RHDP reste ouvert au dialogue, citant la rencontre récente entre son parti et la CAP-CI, une coalition de l’opposition, comme preuve de cette volonté. Il parle d’un « dialogue d’humilité et de fraternité », et souhaite que ces échanges aboutissent à des compromis renforçant la transparence et la confiance.
Le ministre d’État a salué le climat de stabilité sous le président Ouattara, qualifiant la Côte d’Ivoire de « modèle de paix » où les élections seront, selon lui, « inclusives et conformes à la loi ». Il a également dénoncé les démarches entreprises à l’international par certains opposants : « Ce n’est pas en noircissant l’image du pays à l’extérieur qu’on gagne une présidentielle », a-t-il lancé.
Réagissant aux critiques sur la collecte des parrainages, Adjoumani rappelle que « respecter la République, c’est d’abord respecter ses lois ». Il estime que cette présidentielle n’est pas une vitrine pour ceux qu’il qualifie d’« invisibles à la recherche de notoriété ».
« Il n’y aura pas de CNT bis », a-t-il prévenu, en référence au Conseil national de transition brièvement proclamé en 2020 par une partie de l’opposition.
Il a enfin tenu à dissocier la rencontre entre Alassane Ouattara et Emmanuel Macron des enjeux électoraux. Selon lui, il s’agit d’un cadre habituel de coopération entre la Côte d’Ivoire et la France, et non d’un soutien politique. Concernant les récentes visites de la CEDEAO, de l’Union africaine et du Forum des Anciens, il a rappelé qu’aucune pression extérieure n’a été exercée, ces missions s’inscrivant dans une démarche classique d’accompagnement des processus électoraux sur le continent.