L’hôpital Al-Chifa de Gaza-Ville a annoncé mardi la mort de 21 enfants victimes de malnutrition ou de faim en 72 heures, dans un territoire ravagé par les pénuries et les frappes israéliennes. Les décès ont été enregistrés dans plusieurs établissements, dont les hôpitaux des Martyrs d’al-Aqsa à Deir el-Balah et Nasser à Khan Younès, selon le directeur Mohammed Abou Salmiya. « De nouveaux cas arrivent chaque jour », a-t-il déclaré.
À l’hôpital Nasser, le corps décharné d’un adolescent de 14 ans, Abdul Jawad al-Ghalban, a été filmé par l’AFP, bouleversant les réseaux sociaux. Pendant ce temps, la Défense civile a recensé 15 morts à la suite de frappes, dont 13 dans le camp surpeuplé d’Al-Shati, dans le nord. Un témoin, Raed Bakr, évoque une « explosion massive » qui a pulvérisé sa tente : « du feu, de la poussière, des corps projetés partout ».
L’armée israélienne affirme avoir riposté à des tirs dans la zone de Deir el-Balah, où elle étend ses opérations. Selon l’ONU, entre 50.000 et 80.000 personnes s’y trouvaient, tandis que près de 88 % de la bande de Gaza est aujourd’hui soumise à un ordre d’évacuation ou militarisée.
Sur le plan humanitaire, la situation atteint un seuil critique. Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, dénonce une situation « moralement inacceptable », tandis que le Haut-Commissaire des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, évoque un risque « extrêmement élevé » de violations du droit international.
L’OMS a aussi signalé l’irruption de soldats israéliens dans sa résidence à Deir el-Balah : des employés, parfois en famille, ont été menottés, fouillés et interrogés sous la menace. La France, de son côté, réclame un accès libre à Gaza pour la presse internationale.
Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a fait 1.219 morts côté israélien, la guerre a coûté la vie à plus de 59.100 Palestiniens selon le ministère de la Santé du Hamas un chiffre jugé crédible par les Nations unies.