Le gouvernement nigérien a ordonné l’ouverture d’une enquête après la vente aux enchères, aux États-Unis, d’une météorite originaire du Niger, cédée pour près de 5 millions de dollars. L’affaire soulève de fortes suspicions de trafic international de patrimoine scientifique. C’est à l’issue du Conseil des ministres tenu vendredi que l’exécutif a annoncé la mesure. Dans un communiqué diffusé sur la télévision publique, le secrétariat général du gouvernement a précisé que la roche céleste en question a été découverte dans la région d’Agadez.
Le Conseil a instruit les ministres en charge des mines, de l’enseignement supérieur et de la justice de mener des investigations pour « faire toute la lumière sur cette affaire qui présente vraisemblablement toutes les caractéristiques d’un trafic illicite à l’échelle internationale ». La météorite, nommée NWA 16788, a été vendue mercredi par la maison Sotheby’s à New York pour 4,3 millions de dollars. Pesant 24,5 kg et mesurant 38,1 cm, elle est décrite comme « la plus grosse roche martienne jamais trouvée sur Terre ». Elle aurait été découverte en 2023 par un « chasseur de météorites », selon des médias occidentaux.
Son authenticité a été confirmée par l’Institut d’astronomie de Shanghai, en Chine, qui l’a classée parmi les shergottites, une catégorie extrêmement rare de météorites issues de la planète Mars.
L’affaire relance le débat sur la protection du patrimoine scientifique et géologique du Niger, notamment dans le désert du Ténéré, riche en vestiges naturels. Le gouvernement veut désormais déterminer comment une telle pièce a pu quitter le territoire national sans autorisation officielle.
Les météorites sont considérées comme des témoins exceptionnels de l’histoire du système solaire, et leur commerce est strictement encadré dans plusieurs pays.
