La crise politique au Tchad prend un nouveau tournant. Le premier vice-président du parti d’opposition Les Transformateurs, Dr Ndolembai Sadé Njesada, a été refoulé à l’aéroport de N’Djaména le 14 juillet alors qu’il tentait d’embarquer pour Istanbul via un vol Turkish Airlines. Selon son parti, ses documents de voyage ont été confisqués par les autorités. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, Les Transformateurs dénoncent un « acte arbitraire » et une « violation de la liberté de circuler », garantie par la Constitution tchadienne. Le parti y voit une manœuvre d’intimidation et accuse le pouvoir de préférer la répression au dialogue.
Ce n’est pas la première fois qu’un cadre du parti subit une telle mesure : début juin, le second vice-président, Dr Sitack Yombatinan Béni, avait lui aussi été interdit de voyager alors qu’il se rendait en France. Ces événements interviennent dans un climat tendu, marqué par la détention depuis mai 2025 du président du parti, Succès Masra, également ancien Premier ministre. Ce dernier est au cœur d’un bras de fer judiciaire et politique, après avoir mené une grève de la faim pour dénoncer son arrestation qu’il juge injuste.
La scène internationale commence à réagir. Une prise de position de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française a été vivement critiquée par son homologue tchadienne, qui a dénoncé une ingérence étrangère et réaffirmé le caractère souverain de la justice nationale.
Alors que le pouvoir invoque l’indépendance des institutions, l’opposition continue de dénoncer une dérive autoritaire et l’instrumentalisation de la justice pour museler les voix critiques.