Le chroniqueur sénégalais Badara Gadiaga a été placé sous mandat de dépôt ce lundi 14 juillet, cinq jours après son arrestation. Il est poursuivi pour offense au Premier ministre Ousmane Sonko, diffusion de fausses nouvelles, propos contraires aux bonnes mœurs et incitation à la propagande financée. Figure de la chaîne privée TFM, Gadiaga aurait tenu des propos jugés injurieux contre le chef du gouvernement, notamment en évoquant sa condamnation pour corruption de la jeunesse dans l’affaire Adji Sarr. Les faits reprochés sont survenus dans le cadre de l’émission « Jakaarlo Bi », à laquelle il participe régulièrement.
Selon ses avocats, dont Me Oumar Youm, ancien ministre sous Macky Sall, le chroniqueur est également accusé d’avoir sollicité des fonds en vue de déstabiliser les institutions. « C’est avec sidération que nous avons appris sa détention. Cela envoie un signal préoccupant sur la liberté d’expression », a déclaré l’avocat à la presse. Ancien militant du parti Rewmi, Gadiaga est soupçonné d’être soutenu par des figures de l’opposition pour mener une campagne contre le régime issu du Pastef. Des accusations renforcées par les tensions persistantes entre le pouvoir et certains médias jugés hostiles.
Vendredi, Ousmane Sonko a d’ailleurs dénoncé une « campagne de dénigrement » orchestrée par des journalistes opposés à ses réformes. Il a appelé à leur boycott et exhorté le président Diomaye Faye à accélérer la reddition des comptes. Cette affaire marque un nouveau tournant dans les relations entre la presse et les autorités au Sénégal, dans un contexte post-électoral encore tendu.