Le directeur général de Radio Baoulé, Seydou Oumar Traoré, a été condamné à six mois de prison ferme et à une amende d’un million de francs CFA. Le tribunal du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité l’a reconnu coupable d’avoir offensé le président de la Guinée à travers une vidéo diffusée en ligne.
Dans cette séquence virale, le journaliste évoquait des liens présumés entre les autorités guinéennes et des groupes armés opérant dans le Sahel. Pour la justice malienne, ces propos constituent une atteinte à l’image d’un chef d’État étranger, infraction prévue par le Code pénal.
Interpellé le 25 mai 2025 à son retour de Kidal, où il participait à une mission officielle, Traoré avait été placé en détention dans la foulée. Il n’en est pas à sa première affaire judiciaire. En 2020 déjà, ses critiques envers le système judiciaire lui avaient valu une brève incarcération.
Sa condamnation intervient dans un contexte de répression croissante des discours jugés subversifs. Les autorités de transition multiplient les mises en garde contre les contenus menaçant la diplomatie ou l’ordre public.
Ironie du sort : Seydou Oumar Traoré, souvent perçu comme proche du pouvoir depuis 2021, couvrait régulièrement les activités gouvernementales.