Toujours en détention, Mamadou Hawa Gassama, membre du Conseil national de transition (CNT) malien, a présenté des excuses officielles au président ivoirien Alassane Ouattara dans une lettre datée du 10 juillet, suite à des déclarations jugées offensantes.
Interpellé à Bamako le 2 juillet pour « atteinte aux institutions » et « trouble à l’ordre public », Gassama fait l’objet d’une enquête portant sur des propos critiques tenus à l’encontre du chef de l’État ivoirien et des autorités de la transition malienne. Dans sa lettre, qualifiée de « personnelle et confidentielle » par son avocat Me Mamadou Ismaila Konaté, l’élu affirme : « Je regrette profondément mes propos. Je n’ai jamais voulu vous porter atteinte ni ternir votre image. »
La correspondance, transmise selon l’avocat « par les canaux appropriés », vise à apaiser les tensions diplomatiques et judiciaires générées par cette affaire. Me Konaté précise toutefois que des copies circulant en ligne ne peuvent être considérées comme authentiques.
Âgé de 48 ans et relativement discret en dehors du paysage politique malien, Gassama siège au CNT depuis 2021. Il est actuellement incarcéré à la maison d’arrêt centrale d’Abidjan. L’enquête, toujours en cours, se fonde sur les articles 34 et 35 du Code pénal malien, ainsi que sur la législation nationale en matière de cybercriminalité. Le parquet estime que ses déclarations pourraient « troubler la paix publique » et « nuire à l’honneur d’un chef d’État étranger ».
L’affaire, qui suscite l’inquiétude des défenseurs des droits humains, a été dénoncée par l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), qui demande des garanties sur la présomption d’innocence et le respect des droits de la défense. Pour l’heure, aucune date d’audience n’a été annoncée.
La défense, de son côté, reste confiante quant à une résolution conforme au droit et aux principes de justice.