Environ quatre millions de migrants sans papiers se trouveraient actuellement en Libye, selon le Libya Herald. Ce chiffre illustre l’ampleur d’une crise migratoire qui s’enracine dans un pays devenu, depuis plus de dix ans, un point de passage entre le Sahel, la Corne de l’Afrique, l’Asie et l’Europe.
Cette présence étrangère massive alimente les tensions dans un État toujours en reconstruction, confronté à des pénuries chroniques d’eau, d’électricité et de soins, notamment dans les régions du sud et aux abords de Tripoli. Malgré ces difficultés, les autorités des deux camps rivaux à l’ouest comme à l’est s’efforcent de consolider leur contrôle sécuritaire et institutionnel.
Face à la situation, les initiatives internationales se multiplient. L’Union européenne, l’ONU et plusieurs pays voisins, dont le Niger, le Tchad et l’Algérie, collaborent pour renforcer les dispositifs aux frontières, démanteler les réseaux de passeurs et favoriser le retour volontaire de migrants, avec le soutien de l’OIM et du HCR.
Des unités de sécurité conjointes sont désormais présentes dans plusieurs zones frontalières stratégiques. Toutefois, l’absence d’un pouvoir central unifié entrave sérieusement la coordination des actions, qu’elles soient humanitaires ou sécuritaires.
Cette stratégie centrée sur la répression ne fait pas l’unanimité. Amnesty International dénonce la responsabilité de l’Union européenne dans de graves atteintes aux droits humains, en s’appuyant sur des accords sécuritaires qui, selon l’ONG, ignorent les conditions de vie des migrants. Elle plaide pour une approche globale intégrant des solutions politiques, sociales et économiques afin de traiter durablement les causes profondes de cette crise.