L’Égypte intensifie son activisme diplomatique pour rester un acteur incontournable au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sur le dossier gazaoui, Le Caire multiplie les médiations, en collaboration avec le Qatar et les États-Unis, pour faire avancer un cessez-le-feu durable. Les récents échanges entre les ministres égyptien et français des Affaires étrangères illustrent cette dynamique, alors que la situation humanitaire à Gaza reste alarmante et les discussions intra-palestiniennes stagnent.
Parallèlement, les tensions en Libye préoccupent fortement Le Caire. L’armée égyptienne maintient une présence renforcée à la frontière ouest, face à l’instabilité persistante à Tripoli et aux agissements des milices. Le gouvernement aligne ses efforts avec les autorités de l’est libyen pour contenir tout débordement sécuritaire.
Sur le plan économique, l’Égypte explore un mécanisme d’échange de dette avec la Chine, dans une stratégie de diversification de ses partenaires et de gestion de son lourd endettement. Cette initiative s’inscrit dans un rapprochement sino-égyptien croissant, autour de projets industriels, numériques et d’infrastructures.
Pris entre contraintes budgétaires, tensions sociales internes et défis sécuritaires régionaux, Le Caire cherche à jouer un rôle d’équilibriste : maintenir le dialogue avec les puissances occidentales, contenir les crises à ses frontières, et renforcer sa souveraineté économique. Une stratégie ambitieuse mais risquée, dans un contexte régional en constante mutation.