Pour marquer le 30e anniversaire du génocide de Srebrenica, sept nouvelles victimes seront enterrées ce vendredi 11 juillet au Centre mémorial de Potocari, a annoncé l’Institut chargé des personnes disparues. Ces inhumations collectives s’inscrivent dans le cadre des commémorations nationales de ce massacre commis en 1995 par les forces serbes de Bosnie.
Avec ces enterrements, le nombre total de victimes reposant désormais au cimetière de Srebrenica atteint 6 762. Chaque année à cette date, les corps fraîchement identifiés sont inhumés pour rendre hommage aux victimes.
L’Assemblée générale de l’ONU a officialisé le 11 juillet comme journée internationale de souvenir du génocide de Srebrenica. Des cérémonies se tiennent à travers toute la Bosnie-Herzégovine, attirant des milliers de visiteurs locaux et internationaux.
Parmi les victimes enterrées cette année, les plus jeunes sont Senajid Avdic et Hariz Mujic, tous deux âgés de 19 ans au moment des faits. Avdic a été exhumé en 2010 à Suljici, tandis que Mujic a été retrouvé en 2022 à Baljkovica, près de Zvornik. La plus âgée, Fata Bektic, âgée de 67 ans, est la seule femme inhumée cette année, ses restes ayant été découverts en 2021 à Potocari.
Ces restes proviennent de plusieurs fosses communes situées à Liplje, Baljkovica, Suljici et Kamenicko Brdo. Dans certains cas, les corps ne sont pas complets, ce qui contraint les familles à enterrer seulement quelques fragments osseux, comme dans le cas de Hasib Omerovic, exhumé dès 1998 mais enterré seulement aujourd’hui.
Le Projet d’identification de Podrinje, basé à Tuzla, conserve encore les restes de neuf victimes identifiées, en attente de l’accord de leurs familles pour l’inhumation. Par ailleurs, 45 autres victimes ont été identifiées par analyse ADN, mais ne peuvent pas encore être formellement reconnues faute de restes suffisants.
L’Institut invite les familles à donner leur consentement pour permettre aux victimes de reposer définitivement en paix.
En juillet 1995, les forces serbes de Bosnie ont attaqué la zone dite « sécurisée » de Srebrenica, protégée par l’ONU, et ont tué plus de 8 000 hommes et garçons musulmans bosniaques sous le commandement du général Ratko Mladic, aujourd’hui condamné à la prison à vie pour crimes de guerre et génocide. Ce massacre s’est déroulé malgré la présence de casques bleus néerlandais sur place.
Ce seul 11 juillet, environ 2 000 personnes ont été exécutées, tandis que des milliers d’autres ont été traquées et abattues dans les jours qui ont suivi alors qu’elles tentaient de fuir dans les forêts voisines.
À ce jour, les autorités ont retrouvé des restes dans plus de 570 fosses communes disséminées à travers la Bosnie-Herzégovine.
