À un peu plus d’un an des prochaines élections législatives, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain, s’emploie à repositionner stratégiquement le Rassemblement national des indépendants (RNI). L’objectif : renforcer sa base électorale, renouveler ses figures locales et préparer la reconquête des urnes pour un second mandat.
Depuis le mois de juin, une cellule électorale placée sous la direction de Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, pilote les préparatifs. Entourée de jeunes profils du parti, de technocrates aguerris et de conseillers en communication, cette équipe planche sur une offensive politique et médiatique articulée autour du bilan gouvernemental : protection sociale, relance économique, éducation, appui aux petites entreprises et investissements territoriaux.
L’axe stratégique du RNI repose sur une déclinaison régionale des résultats du gouvernement. À travers des cellules implantées dans des zones clés Casablanca, Fès, Oujda, Laâyoune le parti veut s’adresser aux préoccupations locales. Une attention particulière est portée aux jeunes, aux femmes et aux électeurs ruraux, notamment dans les zones où l’abstention a pesé lourd en 2021.
Dans la perspective de cette échéance électorale, le parti entend également rajeunir ses candidats : un tiers des prochaines têtes de liste auront moins de 40 ans. Cette volonté de renouvellement répond à l’appel du roi Mohammed VI en faveur d’un renouvellement générationnel de la classe politique. Des sessions de formation interne sont déjà en cours pour accompagner cette nouvelle génération.
Alors que le Parti de la justice et du développement (PJD) continue de perdre du terrain depuis sa lourde défaite en 2021, et que le Parti authenticité et modernité (PAM) semble stagner, le RNI tente de consolider son statut de force dominante au sein de la majorité.
Mais le défi reste de taille. Crise sociale, montée du coût de la vie, inégalités régionales et méfiance à l’égard de la classe politique pourraient compliquer la mobilisation électorale. Bien qu’Aziz Akhannouch n’ait pas encore officialisé sa candidature pour un second mandat, ses récents mouvements laissent peu de doute : le chef du gouvernement est déjà lancé dans la course.
Aligné sur les orientations royales en matière de développement et de modernisation de l’administration publique, le RNI joue à fond la carte de la continuité. Reste à savoir si cela suffira à convaincre les électeurs en 2026.