Le parti d’extrême droite espagnol Vox a renouvelé mardi son appel à des expulsions massives des migrants, qu’ils soient arrivés récemment ou naturalisés, dès lors qu’ils ne s’adaptent pas aux coutumes espagnoles. Rocio De Meer, porte-parole du parti sur les questions démographiques et sociales, a affirmé devant la presse que « tous ceux qui ne se sont pas adaptés à nos traditions et qui, dans certains cas, participent à l’insécurité dans nos quartiers, doivent retourner dans leur pays ». Elle a reconnu la complexité du processus, mais a insisté : « Nous avons le droit de préserver notre peuple ».
Le leader de Vox, Santiago Abascal, a complété ces propos sur le réseau X, déclarant que son mouvement entendait expulser « tous ceux venus pour commettre des délits, imposer une religion étrangère, maltraiter ou rabaisser les femmes, ou encore vivre du travail des autres ». Il a aussi ciblé les mineurs non accompagnés, estimant que « les enfants doivent être avec leurs parents ».
Malgré ces positions radicales, Vox n’est pas encore en mesure d’accéder au pouvoir. Néanmoins, sa popularité progresse, notamment en raison des scandales de corruption affectant le parti socialiste au gouvernement. Un récent sondage lui attribue 15 % des intentions de vote, contre 12 % en 2023.
Le principal parti d’opposition, le Parti populaire (PP), s’est montré prudent. Tout en refusant d’exclure une coalition avec Vox, il a rejeté fermement la proposition d’expulsions massives. Miguel Tellado, secrétaire général du PP, a rappelé l’existence de lois migratoires que l’Espagne applique déjà et a appelé à des politiques d’immigration « raisonnables » et conformes aux standards européens.
Le Premier ministre Pedro Sánchez est également intervenu, soulignant que l’Espagne, longtemps terre d’émigration, est aujourd’hui un pays d’accueil où les migrants contribuent activement à la construction du pays. « Ceux qui viennent participent par leur travail à bâtir une meilleure Espagne », a-t-il affirmé.
