BRICS : un front commun contre l’hégémonie occidentale

Le 17ᵉ sommet des BRICS s’est clôturé, lundi à Rio de Janeiro avec un appel ferme à la refonte de la gouvernance mondiale, jugée obsolète et déséquilibrée. Sous le thème « Renforcer la coopération Sud-Sud pour une gouvernance plus inclusive et durable », les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique du Sud et de l’Indonésie nouveau membre du groupe ont défendu un monde multipolaire, affranchi de la domination occidentale et des héritages de la Guerre froide.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a lancé un plaidoyer en faveur d’un ordre international plus juste : « Nous ne voulons plus d’un monde sous tutelle », a-t-il affirmé, dénonçant l’ingérence étrangère, les conflits permanents et les blocages diplomatiques, en prenant pour exemple la situation dramatique à Gaza. Il a appelé à dépasser la logique instaurée en 1945 pour instaurer un système de gouvernance adapté aux réalités du XXIᵉ siècle.

Dans leur communiqué final, les BRICS ont exigé une réforme structurelle du Conseil de sécurité des Nations Unies, estimant que l’exclusion prolongée de pays comme l’Inde, le Brésil ou encore des représentants de l’Afrique est une aberration, compte tenu de leur poids démographique et économique.

Les discussions ont également porté sur plusieurs crises internationales. Les dirigeants ont condamné les frappes récentes en Iran, réclamé un cessez-le-feu immédiat à Gaza, exprimé leur inquiétude face à la situation au Soudan, et souligné la nécessité de solutions africaines aux conflits du continent.

Sur le plan économique, les BRICS ont renforcé leur ambition de construire un système financier indépendant. Ils ont évoqué des alternatives concrètes au réseau SWIFT, dans le cadre d’une stratégie de dédollarisation visant à renforcer leur souveraineté monétaire.

Cette orientation n’a pas manqué de faire réagir Washington. Le président américain Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane supplémentaires à hauteur de 10 % aux pays jugés trop proches des « politiques anti-américaines » des BRICS. Une réponse jugée « irresponsable » par Lula : « Nous ne voulons pas d’empereur », a-t-il répliqué.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié ce sommet de « moment décisif », saluant le renforcement du bloc et l’intérêt croissant d’autres nations du Sud à le rejoindre. Il a insisté sur l’attachement des BRICS à la souveraineté nationale, à l’équité et au multilatéralisme.

Le prochain sommet se tiendra en 2026 en Inde, alors que le groupe, fort de plus de 50 % de la population mondiale et près de 40 % du PIB mondial, entend continuer à peser dans la redéfinition des règles du jeu mondial.

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