Une vague de froid exceptionnelle en plein hiver austral a coûté la vie à au moins quinze personnes en Argentine, au Chili et en Uruguay, frappant durement les plus vulnérables et forçant les autorités à déclencher des mesures d’urgence. Provenant directement de l’Antarctique, une masse d’air polaire a balayé le cône sud de l’Amérique latine cette semaine, provoquant une chute brutale des températures bien en dessous de zéro, y compris dans des zones peu habituées à de tels extrêmes.
En Argentine, neuf sans-abri ont succombé au froid, selon l’ONG Proyecto 7. À Buenos Aires, le mercure est descendu à -1,9 °C le 2 juillet, un record vieux de 34 ans. L’intensité de la demande énergétique a provoqué de nombreuses coupures d’électricité, laissant plusieurs quartiers sans courant pendant plus d’une journée. Dans la province de Rio Negro, la petite ville de Maquinchao a enregistré -18 °C, tandis que les plages atlantiques de Miramar ont été recouvertes de neige.
Face à la crise énergétique, les autorités argentines ont suspendu temporairement l’approvisionnement en gaz pour les industriels et les stations-service, afin de garantir le chauffage domestique. L’Uruguay, où six décès ont également été enregistrés, a déclenché une « alerte rouge » à l’échelle nationale. Cette mesure autorise l’État à transférer de force les sans-abri vers des refuges. À Montevideo, le thermomètre n’a pas dépassé 5,8 °C, du jamais vu depuis 1967.
Au Chili, les températures glaciales ont atteint -9,3 °C à Chillán, à 400 km au sud de la capitale Santiago. Des chutes de neige ont été observées dans le désert d’Atacama, une rareté dans cette zone considérée comme la plus aride de la planète.
Selon le climatologue Raul Cordero, de l’Université de Santiago, cet épisode est dû à « l’intrusion d’une masse d’air polaire venue directement de l’Antarctique ». Les services météorologiques prévoient une accalmie progressive dans les prochains jours.
En attendant, les trois pays continuent de faire face à une situation critique, où froid extrême, pauvreté et précarité énergétique créent une combinaison meurtrière.
