À quatre mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les avocats de Guillaume Soro affirment que leur client demeure éligible, malgré une décision d’irrecevabilité rendue par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Dans un arrêt rendu le 26 juin 2025, la CADHP a déclaré la requête de Guillaume Soro irrecevable, au motif que toutes les voies de recours internes n’ont pas encore été épuisées. L’ancien Premier ministre a en effet introduit un pourvoi en cassation contre sa condamnation pénale, toujours en attente d’examen par la Cour suprême ivoirienne.
Selon Me Affoussy Bamba, porte-parole de la défense, cette décision « ne porte pas atteinte à ses droits » et n’implique pas une condamnation définitive. Elle précise que l’irrecevabilité est purement procédurale et ne signifie ni culpabilité, ni perte de ses droits politiques.
Guillaume Soro avait saisi la Cour africaine dès mars 2020, dénonçant des poursuites à caractère politique. Celle-ci avait alors ordonné la suspension des procédures judiciaires et exigé le respect de ses droits civiques, notamment son droit à se présenter à la présidentielle. Mais selon ses avocats, l’État ivoirien n’a jamais appliqué ces décisions, allant jusqu’à retirer la possibilité pour ses citoyens de saisir la Cour.
Condamné à vingt ans de prison en avril 2020, peine confirmée en appel en février 2023, Soro attend désormais l’issue de son recours en cassation. Or, en vertu du droit ivoirien, cette procédure suspend l’exécution de la condamnation, ce qui, selon ses conseils, le rend toujours électeur et candidat potentiel.
Ses avocats demandent à l’État ivoirien de rétablir son nom sur la liste électorale et de se conformer aux engagements pris devant la CADHP. Ils rappellent que la dénonciation de la compétence de la Cour ne remet pas en cause les affaires en cours avant ce retrait.
Pour eux, Guillaume Soro reste juridiquement dans la course à la présidentielle du 25 octobre 2025.