Les autorités gambiennes ont lancé une vaste opération contre les fraudes salariales au sein de l’administration publique, après la découverte de 1 430 agents fictifs ayant perçu indûment des salaires en 2024, causant un préjudice estimé à 23,9 millions de dalasis.
Devant l’Assemblée nationale, le ministre de la Fonction publique, Baboucarr Bouye, a révélé mercredi que seuls 2 millions de dalasis ont été récupérés à ce jour. Il a promis des poursuites judiciaires contre les individus qui refuseraient de rembourser les fonds détournés, précisant qu’une demande officielle a déjà été adressée au Solicitor General pour engager des actions en justice.
Afin d’accroître la pression, le gouvernement envisage de rendre publics les noms des fraudeurs. Les ministères les plus touchés par cette fraude sont ceux de l’Agriculture, de la Santé, de l’Élevage et de l’Éducation de base et secondaire.
Interrogé par les parlementaires, le ministre Bouye a indiqué que l’affaire est traitée en priorité, bien qu’aucun calendrier précis de recouvrement n’ait encore été établi. Il a également rejeté l’idée de créer une Commission des services enseignants, privilégiant plutôt un comité spécialisé chargé de la supervision des nominations, du bien-être et de la discipline dans le secteur éducatif.
Le ministre a insisté sur l’importance d’un recrutement basé sur le mérite, condition essentielle, selon lui, pour restaurer la confiance dans la gestion de la fonction publique.
Cette affaire a suscité une forte indignation au Parlement, où plusieurs députés ont exigé des audits internes rigoureux et une plus grande transparence dans l’usage des fonds publics.
Baboucarr Bouye a reconnu que le succès de l’opération dépendra du soutien du pouvoir judiciaire et des institutions financières, dans un contexte où la population attend des mesures fermes contre l’impunité administrative.