Algérie : cinq ans de prison pour Mohamed Belghit après ses propos polémiques

L’universitaire algérien Mohamed Lamine Belghit a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars par le tribunal de Dar El Beïda, à Alger. Le verdict a été prononcé ce jeudi 3 juillet, à l’issue d’un procès qui s’est tenu une semaine plus tôt. Le parquet avait requis sept ans de réclusion et 700 000 dinars d’amende.

Belghit avait été arrêté le 3 mai, peu après une interview accordée à la chaîne Sky News Arabia dans laquelle il tenait des propos jugés offensants sur l’identité nationale. Il y qualifiait l’amazighité reconnue par la Constitution comme l’une des composantes fondamentales de l’identité algérienne de « construction franco-sioniste ». Il avait aussi assimilé les Algériens de la diaspora aux harkis, suscitant une vague d’indignation à travers le pays.

Ses déclarations ont provoqué de vives réactions dans la sphère politique et culturelle, notamment de la part du Haut-commissariat à l’Amazighité et de nombreuses figures publiques, qui les ont jugées haineuses et discriminatoires.

Le ministère public a retenu plusieurs chefs d’inculpation, dont atteinte à l’unité nationale, outrage aux symboles de la nation et de la République, ainsi que propagation de discours de haine et de discrimination via les technologies de l’information.

Mohamed Belghit avait été placé en détention provisoire le jour même de son interpellation. Son cas relance les débats en Algérie sur les limites de la liberté d’expression, la cohésion nationale et le respect des composantes identitaires reconnues par l’État.

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