Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé mardi soir sa volonté de relancer l’affaire qui l’oppose à l’ex-ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, qu’il accuse de détournement de fonds publics dans le cadre du programme Prodac. Face au rejet de son pourvoi par la Cour suprême, Sonko affirme disposer de nouveaux éléments susceptibles de rouvrir le dossier.
Condamné en mars 2023 à six mois de prison avec sursis pour diffamation, le leader du parti Pastef avait vu sa candidature à la présidentielle de 2024 invalidée sur cette base. Il avait pourtant toujours dénoncé une décision politique visant à l’écarter de la compétition.
Dans un live diffusé sur les réseaux sociaux, Sonko a déclaré : « Je présenterai à la justice le pré-rapport de l’Inspection générale des finances, le rapport de la Cour des comptes et l’ordre de mission signé par Amadou Bâ. Ces éléments doivent être intégrés au dossier. »
Il a ajouté que ce combat n’était pas lié à son inéligibilité, mais relevait d’une démarche de principe. « Ce dossier n’est pas terminé », a-t-il martelé.
L’ancien ministre Mame Mbaye Niang, figure de l’APR et proche de l’ex-président Macky Sall, réside actuellement à l’étranger. Ses avocats avaient nié en bloc l’existence d’un quelconque rapport compromettant.
Pour le constitutionnaliste Mounirou Sy, cette relance judiciaire interroge. Selon lui, la loi d’amnistie de 2024 couvre tous les délits à caractère politique survenus entre 2021 et 2024, y compris celui reproché à Sonko, permettant ainsi à ce dernier de se présenter à de futures élections. « C’est un combat symbolique, pas juridique », a-t-il conclu.
Malgré la décision de la Cour suprême, les avocats de Sonko entendent introduire une requête en rabat d’arrêt, invoquant des erreurs de procédure susceptibles d’avoir influencé le verdict.
